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Depuis de trop nombreuses années, l'impasse Marteau (quartier limitrophe du 18ème arrondissement de Paris) est délaissée, c'est pourquoi j'ai lancé ce blog; c'est un espace d'échange et d'informations

23 Apr

La nouvelle municipalité de Saint-Denis compte vingt et un maires-adjoints.

Publié par Impasse Marteau  - Catégories :  #ville de saint denis, #discours du Maire, #Didier Paillard, #Municipalité

"Chers collègues, Mesdames et messieurs,

D’abord merci. Merci de votre confiance. C’est un merci très sincère, du fond du cœur, qui s’adresse à la fois au Conseil municipal, et aux Dionysiens.

En cet instant si solennel, il y a beaucoup d’émotion. Il y a la conscience profonde que cette élection est porteuse de sens et de grandes exigences. Il y a le sentiment d’honneur et de responsabilité qui émane du choix du suffrage universel.

Il y a aussi, la fierté d’un enfant d'ici, fils d’ouvrier, d’un fils de déporté, d’une famille engagée, de poursuivre le renouveau fidèle à Saint-Denis. L’histoire de Saint-Denis, ma ville passion, d’autres lui ont beaucoup donné bien avant nous : je pense à tous ces maires qui ont fait que cette terre de travail, si longtemps terre de souffrances et de duretés, a grandi, s’est relevée des dégâts de la désindustrialisation pour devenir la première ville du département par les perspectives qu’elle ouvre à ses habitants.

En cette année centenaire de la Grande guerre, je pense au maire socialiste Gaston PHILIPPE, qui s’opposa de toutes ses forces à la guerre, avant de devenir en 1922 le premier maire communiste de notre ville.

Je pense à Auguste GILLOT, membre du Conseil national de la Résistance qui redonna à notre ville sa dignité qui lui avait été retirée sous l’occupation et la collaboration. Je pense à Marcellin BERTHELOT, dont l’action s’est identifiée à la renaissance de Saint-Denis. Je pense à Patrick BRAOUEZEC, qui a placé Saint-Denis dans une dynamique de réussite, osant l’innovation à l’échelle d’un territoire devenu la communauté d’agglomération la plus solidaire de l’Ile-de-France.

La réélection prochaine de Patrick BRAOUEZEC à la présidence de Plaine Commune sera un point d’appui majeur pour Saint-Denis et la place des Dionysiens au sein de la Métropole du Grand Paris. Oui, c’est indéniable, grâce à l’action publique menée depuis des décennies, Saint-Denis n’a cessé d’évoluer, de se transformer, dans la fidélité à ses valeurs de justice, de progrès social et écologique.

Le 30 mars, les Dionysiens ont décidé de continuer cette histoire. Ils en ont ouvert une nouvelle page. Nous avons appelé les Dionysiens à juger notre bilan, à se prononcer sur notre projet, et à choisir un maire et son équipe. Ils ont marqué leur volonté que les fruits du dynamisme de Saint-Denis, cette réussite construite ensemble, profitent à tous Dionysiens.

Cette réélection n’est pas une victoire personnelle. Encore moins celle d’un parti ou d’un camp. Elle est le résultat d’une démarche, qui a d’abord consisté à solliciter l’intelligence, à croire en notre capacité collective à faire avancer cette ville, à associer les Dionysiens à l’élaboration d’un projet d’amélioration du quotidien et d’ambitions pour l’avenir.

Dans une situation de crise aggravée par la politique d’austérité du gouvernement qui entraîne tant de souffrances, nous sommes déterminés à garantir aux Dionysiens qu’ils peuvent continuer à compter sur leur ville, solidaire, populaire et dynamique. Jamais notre engagement contre les inégalités, jamais la capacité de mobilisation et de révolte des Dionysiens, n’ont été si indispensables.

*** Notre projet vient de notre histoire.

C’est la ville populaire, la ville de tous ceux qui n’ont que leur travail pour vivre. La ville populaire, c’est le contraire d’un ghetto de riches et d’un ghetto de pauvres. C’est la ville équilibrée, métissée, rassemblée. La ville populaire, c’est d’abord la ville qui avance en ne laissant personne de côté. C’est la ville qui lutte contre les tendances du marché à séparer les quartiers, à opposer les populations, à concentrer la pauvreté comme la richesse.

C’est la ville qui offre à tous un service public local fort et permet de partager ses ressources. C’est la ville qui construit des logements divers et accessibles pour protéger ses habitants de la flambée des prix d’achat et des loyers. Une ville populaire ; c’est certainement ce qu’il y a de plus difficile à faire aujourd’hui. Une ville où, quelle que soit son origine, sa nationalité, sa couleur de peau, sa situation sociale, son parcours, avec parfois ses brisures, on se sente respecté dans ses droits et dans sa dignité.

Notre action déterminée pour garantir leur place aux familles modestes et aux classes moyennes au cœur de la métropole, rassemble la gauche et les écologistes. Elle permet de réduire les déplacements domicile travail et l’étalement urbain, dévoreurs de temps, d’espace et de pouvoir d’achat. Progrès social et écologique sont désormais inséparables. C’est la grande évidence politique de notre siècle. C’est cette ville à laquelle je crois profondément. C’est cette vision de la ville qui donne tout son sens à l’engagement qui est le mien, qui est celui de toute l’équipe municipale, et que nous allons faire vivre, au quotidien, dans les grands projets, comme dans les actions de proximité.

*** Tout ce travail, nous le menons déjà et nous le mènerons en grande partie avec Plaine Commune. Car on ne le dira jamais assez : la ville n’aurait pas pu grandir dans la cohésion, sans la communauté d’agglomération. Plaine Commune, ce n’est pas moins de ville, c’est la ville autrement. C’est la ville qui refuse l’immobilisme. C’est la ville qui se donne les moyens de réussir, non pas contre le voisin, mais avec lui. C’est la ville qui peut grandir sans être broyée par une Métropole du Grand Paris centralisée, non démocratique, qui rabaisse les citoyens au statut d’administrés d’une technocratie lointaine, et relègue les communes au rang de mairies de sous-arrondissements parisiens. L’ambition de la ville où chacun a sa place est plus que jamais nécessaire. Nous la réaliserons au travers de nos projets qui rassemblent les habitants en favorisant l’égalité des droits.

*** Face aux caricatures et aux stigmatisations, Ensemble nous sommes Saint-Denis, nous affirmons notre fierté et notre amour pour notre ville. Nous aimons notre ville pour sa diversité, sa richesse humaine, cette mosaïque de cultures et d’histoires. Nous aimons Saint-Denis pour son dynamisme, sa vitalité, sa capacité à innover, à inventer, à construire d’autres possibles. Nous l’aimons parce que nous la savons disponible pour se dresser contre les injustices, et ne jamais se résigner à la moindre souffrance.

Nous l’aimons parce que nous sommes fiers de pouvoir compter sur la mobilisation des citoyens : - pour l’école - les transports, - la santé, - la régularisation des habitants et travailleurs sans-papiers, - le droit de vote des citoyens étrangers, - le droit au logement comme celui à une retraite digne. Cette ville, ce sont d’abord ceux qui y vivent et y travaillent qui la font. Ce sont les habitants, les bénévoles des associations, les syndicalistes, les militants du partage et de la générosité.

Ce sont les personnels de la ville et de Plaine Commune, les services publics de l’Etat et des collectivités partenaires, les salariés, les créateurs, les artistes, les chefs d’entreprises, les commerçants. Par-dessus tout, ce sont l’énergie et les talents des Dionysiens, d’une population jeune et d’une diversité sociale et culturelle exceptionnelles. Ce mouvement d’une ville qui avance, n’est certes pas linéaire. Les difficultés sont nombreuses. Les souffrances sont visibles. Les défis à relever sont immenses. Ces défis sont visibles. Je pense à la rénovation du centre ville, à l’éradication du logement indigne dont nous faisons la priorité.

*** Le résultat des élections municipales, s’enracine dans les exigences de nos concitoyens. J’ai clairement entendu les attentes des habitants en matière de propreté, de sécurité, de logement et d’éducation. Pas un moment durant ces six années nous ne devrons oublier les exigences que porte notre victoire. Notre engagement est d’améliorer la propreté par une réorganisation des équipes de cantonniers, connues, respectées et reconnues dans leur quartier et par la sensibilisation et la sanction des comportements inciviques. Nous allons encore fortement accroître la présence humaine, de policiers municipaux et de médiateurs, chaque jour dans nos rues.

De même nous allons concrétiser l’ouverture du nouveau commissariat de la police nationale en 2017 et nous nous battrons pour obtenir les 500 policiers nationaux nécessaires pour obtenir l’égalité de traitement par le service public de sécurité pour tous les Dionysiens. Notre programme de gauche et écologiste et l’apport de nos camarades du Parti socialiste de gauche renforcent encore la prise en compte de ces questions.

Je respecte profondément chaque habitant de cette ville. Dans la campagne comme dans le mandat, je ne fais pas de promesses sans lendemains. Il n’existe pas de maire ou d’équipe providentielle qui régleraient tout. L’engagement solennel que je prends devant vous avec mon équipe est d’être toujours aux côtés des Dionysiens, dans le dialogue, la construction des projets et les luttes, pour faire reculer les inégalités, pour agir, innover et ne pas subir. Face aux difficultés, les élus locaux et le service public local ont le devoir d’être toujours plus à l’écoute et plus accessibles. Avec les Dionysiens nous avons tous les atouts pour relever les défis qui sont devant nous.

*** Cette espérance, c’est d’abord pour la jeunesse qu’elle trouve sa raison d’être. Une société qui vit dans la crainte de sa jeunesse n’a pas d’avenir. Nous avons des devoirs et des responsabilités envers nos enfants. D’abord leur témoigner notre confiance. Leur permettre de se construire un parcours. Leur donner les clés qui ouvrent les portes de l’éducation, de la citoyenneté, à égalité de droits et de responsabilités. L’ambition éducative est au cœur de nos engagements. Le droit à la réussite, pour chacun des enfants de Saint-Denis, est sans doute le souhait que les habitants ont le plus à cœur. Parents, enseignants, personnels de la ville, élus et citoyens, l’éducation est notre grande responsabilité à tous.

Pour y répondre, nous mobilisons toutes les énergies, tous les partenaires, parce que l’avenir des jeunes dionysiens, c’est notre avenir à toutes et tous. Car loin des clichés, Saint-Denis est une aussi terre de réussite. Le grand journal du soir daté d’aujourd’hui choisit un lycée de Saint-Denis pour illustrer les lycées champions de la réussite scolaire, dans lesquels enseignants et élèves obtiennent des résultats bien supérieurs à ceux prévus par les déterminismes sociaux. Le gâchis et le scandale de ces inégalités doivent cesser. Je suis déterminé à continuer de les combattre par tous les moyens de notre service public local. Nous sommes résolus à amplifier la mobilisation pour l’école publique de l’égalité et de la réussite de tous. Chaque enfant de la République, chacun de nos enfants, y a droit. Voilà le pari de la confiance en la jeunesse. Voilà l’avenir qu’il nous faut encore et encore ouvrir, bâtir, construire.

*** Chers collègues, nous avons été élus sur un projet : nous le mettrons en œuvre. Nous avons pris des engagements : nous les tiendrons. Nous ne le ferons pas seuls. Nous le ferons avec les habitants. La commune cellule de base de la démocratie doit être au commencement de l’indispensable renouveau démocratique. Pour moi, c’est cette idée simple que chacun est capable et en droit d’être acteur de sa ville. Dans ce nouveau mandat, nous nous engageons à rendre davantage de pouvoirs aux citoyens. Favoriser et susciter les innovations, c’est reprendre confiance dans la capacité individuelle et collective à changer les choses. C’est ne jamais renoncer contrairement à la gauche de gouvernement. Agir pour ne pas subir, innover en étant solidaires d’autant plus nécessaire quand beaucoup de gens soufrent. Les Dionysiens perpétuent une tradition de mouvement et d’innovation. Ici, nous créons les réponses de solidarité qui anticipent sur les avancées de la société française.

Nous le ferons avec les milliers de Dionysiens qui sont injustement écartés du droit de vote, en continuant d’être aux avants postes de la mobilisation pour que la promesse du droit de vote des étrangers soient enfin tenue par le gouvernement.

*** Nous le ferons avec toutes les bonnes volontés, avec l’ensemble des forces de gauche et de progrès. Oui, je dis bien avec l’ensemble des forces de gauche. Car je ne me résigne pas à la division de la gauche. Le choix de rassembler les Dionysiens, à commencer par ceux qui se reconnaissent dans la diversité de la gauche, n’est pas un choix de circonstance. C’est une valeur, et c’est un principe. Nous voulions l’union avant les élections, nous la voulons après. Ensemble, il nous faudra retrouver les chemins du dialogue et de l’action commune. Sans excès. Sans outrance. Dans le respect de chacun. Saint-Denis est la seule grande ville de France avec un conseil municipal entièrement à gauche. Cela accroit encore nos responsabilités, y compris celle d’œuvrer le mieux possible à travailler ensemble avec le groupe socialiste dans l’intérêt des Dionysiens. Ici, il nous faut partager le point de vue exprimé par Stéphane Troussel, président socialiste du Conseil Général qui souligne l’urgence de : « construire un nouveau pacte de la gauche locale, car nos défaites qu'elles soient socialistes, écologistes ou communistes, ne profitent en définitive qu'à la droite et à l'extrême-droite. Au-delà d'une diversité qu'il ne s'agit pas de gommer, nous devons nous concentrer sur des sujets essentiels pour la vie de nos concitoyens, qui nous rassemblent et différencient nos projets locaux de ceux de la droite. C'est la seule voie pour redonner à nos concitoyens confiance en la gauche pour gérer les territoires. »

Aussi, maire de tous les Dionysiens j’ai la volonté de poursuivre mes efforts pour continuer de rassembler le plus largement possible sur le fond de notre action d’amélioration de la vie quotidienne et de transformation sociale et écologique. Pendant six ans nos travaux doivent permettre de rassembler toutes les bonnes volontés pour répondre aux attentes des Dionysiens sur la base des principes de justice sociale et de développement durable. Quand on voit chaque jour les dégâts sociaux et humains que peut provoquer la politique d’austérité, alors oui, la gauche a le devoir de construire au niveau local de véritables réponses alternatives et solidaires, dont notre pays a tant besoin. Je le répète, la victoire que nous avons remportée le 30 mars n’est pas celle d’une partie de la population contre une autre. Saint-Denis ne s’est jamais construite dans la division et encore moins en opposant les uns aux autres. Cette démarche de rassemblement correspond profondément à mes valeurs. Elle correspond à l’idée qui est la mienne de l’engagement public.

*** C’est pourquoi, j’aurai constamment la volonté d’être le maire de tous les Dionysiens, et je veillerai à ce que les droits de tous les membres de cette assemblée soient respectés. Le temps est venu de nous mettre au travail. Nous avons une équipe et un projet. La meilleure manière de respecter le verdict des urnes, est de faire ce que nous avons dit. La politique et la démocratie ne progressent que lorsque les actes sont en conformité avec les paroles. Chers collègues, Mesdames et Messieurs, Ensemble nous sommes Saint-Denis, c’est plus qu’un slogan. C’est une grande ambition. Ce sont des valeurs fondamentales. C’est une construction commune. Et, j’en suis sûr, plus que jamais nous serons ensemble, la gauche qui agit et qui respecte ses engagements.

Je vous remercie." Didier Paillard

Le nouveau conseil municipal, le 5 avril 2014

Le nouveau conseil municipal, le 5 avril 2014

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