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Depuis de trop nombreuses années, l'impasse Marteau (quartier limitrophe du 18ème arrondissement de Paris) est délaissée, c'est pourquoi j'ai lancé ce blog; c'est un espace d'échange et d'informations

19 Aug

La voie royale ! La Plaine lieu de passage pour les pélerins, les rois, les cavaliers, les voitures....cette avenue de Paris rebaptisée Avenue Wilson en a fait du chemin.

Publié par journal de l' Impasse Marteau dite "résidence marteau"  - Catégories :  #la plaine st-Denis, #moyen âge, #industrialisation, #roi, #abbeye, #usine, #pollution, #19ème siècle, #paris, #st-denis

"A chaque fois que Paris étendait ses frontières, les activités des quartiers périphériques se trouvaient rejetées vers l’extérieur. Cela explique que les usines et les ateliers se sont développés au Nord et à l’Est et que les bureaux et les résidences bourgeoises se sont plutôt étendus vers l’Ouest.

Pendant des siècles et jusqu’en 1860, la sortie de Paris vers le Nord s’effectuait par la Porte Saint-Denis. Le monument existe toujours.

Avec d’autres portes réalisées par Nicolas Ledoux, architecte des « Lumières », elles constituaient la Barrière des Fermiers Généraux du nom de ceux qui prélevaient l’impôt et faisaient payer l’octroi.

Au-delà, le village de La Chapelle marquait l’entrée dans la Plaine qui s’étendait jusqu’à Saint-Denis. Cette plaine plate et fertile à l’abri des inondations fut agricole avant d’accueillir les premières usines. Elle constituait un « territoire d’entre-deux » entre la capitale politique et le centre religieux le plus important d’Ile de France."

1) 19ème siècle, la plaine 1er espace industriel d'Europe!

  • 1860 : Paris dans ses nouvelles frontières

"20 ans après la construction des fortifications, une loi décide de l’annexion à Paris du village de la Chapelle. Les terrains situés à l’extérieur seront partagés entre Aubervilliers et Saint-Denis.

Avec les travaux du Baron Haussmann, et le développement du réseau de voies ferrées, Paris va manqué de place. La capitale va alors, acheter de vastes terrains extra-muros pour y rejeter tout ce qui la gênait : les cimetières, les gares de triage les usines à gaz ….. et aussi les ouvriers !

(petit rappel: Dans les années 1980, sur les 700 ha de la Plaine, un cinquième était encore propriété de la ville de Paris ! Il y avait même un dépôt de pavés de 24 000 m² qui n’a disparu qu’en 1998 !)

Paris avait fait de sa banlieue ses « commodités » et Jean Jaurès pouvait déclarer : « Paris a besoin d’une banlieue dépotoir. Mais cette banlieue poubelle est celle de la lutte et de l’espoir : les prolétaires s’organisent en syndicats et l’idée socialiste gagne du terrain… »

  • En 1871, les habitants de la Plaine Saint-Denis demandent la création d’une nouvelle commune se considérant trop éloignés du centre de Saint-Denis. Ils estiment que l’administration de cette dernière : « ne considérera jamais la Plaine comme partie intégrante de la ville… ».

Une mairie avait même été prévue dans le « château », belle demeure bourgeoise encore existante, bien qu’agrandie, au 124 avenue Wilson.

Hélas, cette autonomie sera refusée et les habitants garderont l’habitude de dire : « on va à Saint-Denis » quand ils vont au grand marché du dimanche matin en centre ville (encore aujourd’hui…2013)

  • le 23 juin 1898, l'insalubrité des impasses Trezel et impasse Marteau sont à l'ordre du jour du conseil municipal. quelques mois plus tard un conseiller interpelle le maire en ces termes "la plaine est un quartier de la ville qui n'est pas à dédaigner puisqu'il paie un tiers des contributions. voilà 38 ans qu'on s'occupe de l'intérieur et la plaine a toujours été négligée......."

    le quartier reste inexorablement mal entretenu et sous-équipé. Pour les autorités locales, la plaine n'est pas tout à fait st-Denis elle est un monde à part."

2) A l'aube des années 1960, déclin industriel, la plaine devient ville fantôme

"la désindustrialisation frappe la banlieue parisienne. La politique de « décentralisation industrielle », officiellement destinée à corriger le déséquilibre de l’emploi entre la région parisienne et la province — mais interprétée par certains comme une « politique visant à démanteler les bastions communistes sous couvert de décentralisation (2) » —, provoque les premiers déplacements de sites. Attirées par divers avantages fiscaux, les entreprises quittent La Plaine. Les métallurgistes Sipam et Promecam s’installent à Quimper et Château-du-Loir ; les Chantiers de l’Atlantique déménagent à Nantes ; les industries chimiques Rochas et SIFA s’en vont à Poissy et à Compiègne, etc.

Entre 1958 et 1968, plus de quatorze mille emplois industriels disparaissent"

3) 1965 date clé

"Un effort sans précédent va avoir lieu. Le périphérique parisien était en construction ainsi que les autoroutes du Sud de l’Ouest et du Nord. Il fallait raccorder toutes ces nouvelles voies.

Plusieurs hypothèses ont été étudiées pour que l’autoroute du Nord atteigne la capitale : un débouché Porte de Paris, puis un boulevard urbain jusqu’à la Porte de la Chapelle, un passage par Pleyel et Saint-Ouen…
Finalement le passage par l’avenue Wilson a été choisi car la largeur était suffisante et cela n’entraînait pas la destruction d’usines qui rappelons le, tournaient à plein régime.

La Route Nationale 1 (ex avenue de Paris devenue avenue du Président Wilson pour éviter toute confusion!) est alors aussi large que l'avenue des Champs-Élysées, ce qui permit de faire passer en son centre l'autoroute du Nord en 1965.

Au début du siècle, cette belle avait une ambiance calme qu'elle n'a retrouvée qu'après la couverture de l'autoroute et les aménagements paysagers."

4) Le progrès, mais à quel prix ?

"La construction de la tranchée de l’autoroute et des échangeurs a fait appel aux techniques les plus modernes pour l’époque.
Mais dans le parti pris adopté, tout était fait pour la voiture comme si les circulations piétonnes ou cyclistes étaient reléguées aux pratiques d’un autre temps.
Adieu les allées et les quatre rangées d’arbres.
Adieu les carrefours simples et lisibles
Adieu les larges trottoirs où pouvaient s’installer les étalages des marchés.
En quatre ans le paysage avait changé et il a fallu s’habituer aux labyrinthes de la Porte de Paris ou de la Porte de la Chapelle.
Trop tard, le mal était fait et ce n’est pas les riverains qui se mobilisaient avec les élus de Saint-Denis qui pouvaient empêcher « la marche en avant du progrès ! »
Plus grave, la Plaine se trouvait coupée en deux par une tranchée vite saturée de voitures et de pollutions ; c’était comme le disait des habitants : « un véritable égout à voitures ».
Cet environnement hostile et la désindustrialisation avec son cortège de départs d’entreprises, ont fini par disqualifier les lieux et le plonger dans un état apparemment d’abandon."

  • enfin, la couverture de l'autoroute A1 (couverture de l'autoroute réalisée dans le cadre des aménagements liés au Mondial de foot 1998 au stade de France)

5) Après cent ans d’industrialisation (1860-1960) et quarante de désindustrialisation (1960-2000)

La Plaine n’est plus, au milieu des années 1990, qu’une immense friche où entrepôts et hangars abandonnés côtoient les usines désaffectées.

Heureusement, le club Dorothée était là pour distraire...

La plaine ou la ville déprimante (celle que j'ai bien connue) se détériore et ne trouve aucun soutien ni à Paris, ni auprès de st-Denis pendant au moins 30 ans.

  • l’avènement du stade de France amorce une renaissance
  • Années 2000, l'arrivée des entreprises du tertiaire et la réhabilitation de certains quartiers autrefois INDIGNES (d'autres moins "chanceux" continuent de sombrer...) transfigure la plaine en "troisième pôle d’affaires francilien"

conclusion

La plaine a connu de grands bouleversements depuis le moyen-âge...changements qui n'ont pas toujours profité aux habitants de la plaine.

Les "Plainards" sont restés orphelin de St-Denis et de Paris (père et mère) pendant ses périodes les plus sombres.

Aujourd'hui, depuis le 9 juillet 2013 : acte de naissance de la métropole du Grand Paris

je m'interroge sur le devenir de la plaine, de l'impasse Marteau (en particulier).

C'est pourquoi, j'ai contacté l'atelier grand Paris, à suivre...

La voie royale ! La Plaine lieu de passage pour les pélerins, les rois, les cavaliers, les voitures....cette avenue de Paris rebaptisée Avenue Wilson en a fait du chemin.
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